L’accident à ma porte !

En quelques jours, j’ai été touché indirectement par des événements particuliers à ma porte. A ma porte car il s’agit d’un voisin et d’un ami. A ma porte car pour le plus proche, l’accident résonne en moi tel un cataclysme. 

Le préventeur que je suis peut être à la fois très distant quant à des relations humaines vis-à-vis de règles à respecter et débordant d’émotions lorsque la prise de risque semble inconsidéré face à des personnes ne comprenant pas le message que l’on souhaite passer. 

Une affaire de culture, c’est certain ! 

Pour autant le risque est notre quotidien, le nier, c’est nier la vie. 

Le risque d’accident chez nos agriculteurs

Alors oui, quand un agriculteur tombe d’un silo et se retrouve alité car ses vertèbres son « en vrac », ça me touche. Cet entrepreneur a pris un risque en se lançant à son compte et il accumule les prises de risques dans son quotidien par son travail et sa « solitude » d’entrepreneur. 

Le domaine agricole reste encore un secteur où la prise de risque fait partie du métier. A travers les faits divers et les connaissances proches ou lointaines, dès lors que l’on est dans un milieu rural, on est au contact de personnes tombées de haut (toiture, échelle, silo, …), tombées dans des fosses à lisier avec très souvent un décès à la clé, d’accidents avec des prises de force (bien que cela ce soit réduit depuis la mise en place de carter), des tronçonneuses, des masses pour piquets de clôtures,… 

En aucun cas ces accidents ne sont une fatalité, ils résultent souvent de l’isolement de l’agriculteur qui n’a « pas le temps » de demander de l’aide, qui l’a déjà fait cent fois,… Il résulte également de l’échec de la prévention face aux agriculteurs et plus largement les entrepreneurs isolés, ce phénomène est amplifié également par l’image renvoyée à ses pairs ! Tout le monde le fait comme ça, je ne vais pas faire ma « chochotte ». 

Le risque tout autour de nous

L’autre accident qui m’a touché est celle d’un proche. Il est décédé très récemment d’un accident de bûcheronnage. Mort sous un arbre ! 

Touche à tout aguerri, cet homme a fait partie des personnes que j’ai côtoyées pendant plusieurs années et qui m’ont aidé à me construire tel que je suis. 

Toujours près à rendre service, il était un touche à tout expert. Plus qu’un bricoleur, il était capable de construire une maison autant que couper du bois ou élever des animaux. 

Face au risque, ce n’était certainement pas le plus affûté mais il mesurait la situation à l’aune de son expérience (comme la plupart d’entre nous). 

Ma réflexion

Ces deux accidents m’amènent une réflexion et une seule face aux commentaires et réseaux sociaux, face à celles et ceux qui publient des images de personnes se mettant en position d’accident potentiel fort : 

  • Le rôle du préventeur et de toute personne face à une situation à risque ne serait-il pas uniquement d’aller le dire et d’engager un échange ? 

Poster une photo de situation à risque, c’est facile.

Faire le buzz avec, c’est facile  ! Qui intervient réellement  ? 

J’ai pris une photo de ce genre il y a peu sur un chantier de BTP. A une hauteur de l’ordre de 5 étages, 5 personnes travaillent sur le pallier en construction sans aucune protection périmétrique. Je prends une photo à travers la vitre d’un bâtiment proche mais sans aucune possibilité d’interpeller les personnes (il n’y a aucune fenêtre ouvrable). J’aurai pu publier cette photo mais cela n’aurait rien apporté à qui que ce soit car je n’avais pas pu intervenir. 

En prévention l’action prévaut au document, cela a toujours été mon crédo et je le maintiens. 

A votre écoute. 

Jerome

Griphe Conseil

Laisser un commentaire